Ou comment j'ai été regonflée à bloc
par cette rencontre extraordinaire...
Il y a quelques semaines, j’ai eu la chance incroyable de rencontrer l’artiste qui est pour beaucoup dans mes choix de carrière, le grand Glen Keane. Si vous vivez de l’autre côté de la lune, laissez-moi vous éclairer 😀 Cet artiste est le papa de bien des enfants ! Parmis eux, Tarzan, Ariel, la Bête, Pocahontas, Raiponce ou encore Marahute, Ratigan, et j’en passe.
Au travers de ces personnages, il m’a piquée au vif dès ma plus tendre enfance. Il parvient, du bout de son trait très rough et charbonneux, à transmettre les émotions comme personne.
Le pourquoi du comment:
Nous étions mardi midi quand ma meilleure amie Aurélia, Lead character artist dans l’animation ( et dont je vous invite à découvrir le super travail ici) m’a annoncé que nous allions, par un hasard tout à fait improbable !) pouvoir rencontrer Glen lors de son séjour à Paris, le lendemain après-midi.
(Quand elle m’avait demandé quelques semaines plus tôt de bloquer ma journée, je pensais que c’était histoire de se faire un resto pour mon anniversaire, mais que nenni !). Comment vous dire que je me suis décomposée sur place et qu’il m’a fallu un moment avant de réaliser.
Le matin de l’évènement, j’ai attendue mon amie avec excitation et… pas la boule au ventre du tout, mais mon trait était un peu tramblotant alors que je tentais tant bien que mal de gribouiller dans mon carnet avec un café !
L’évènement n’aurait d’ailleurs pas été le même si je ne l’avais pas vécu avec ma soeur de coeur <3 Ca nous a permis de garder les pieds sur terre et de ne pas trop stresser haha !
Discussions autour des émotions dans le dessin:
Pour comprendre pourquoi je suis si attachée au travail de Glen, je vous suggère de regarder le making of ci-dessous (vers les 5 min), qui focus sur les émotions. Je pleure à chaque fois ! Je crois d’ailleurs, que c’est sa façon de parler des regards et des sentiments au travers de son trait, qui m’a poussé à soudainement répondre TARZAN, quand il m’a demandé quel dessin me ferait plaisir…
En arrivant au rendez-vous, j’ai litteralement freezé, au point que MOI, la très bavarde Mary, l’ai remercié de nous accueuillir en lui serrant la main et puis… plus rien. La joie de le rencontrer m’a totalement fait oublier que la plus élémentaire des politesses reste de se présenter (j’étais très émue :D).
Glen est comme je l’imaginais. Aussi gentil qu’il est talentueux. Et que dire de son adorable moitié Linda et de leur fille Claire (dont j’adore le travail aussi !). Tous trois ont été incroyablement accueillants, et je n’oublierai jamais ce petit café pris avec eux dans cet atelier baigné de soleil.
Pendant presque 3 heures, nous avons pu échanger sur les sujets de la créativité, de ce besoin irréprésible de créer quelque chose, de l’importance de l’environnement si propice que peut apporter un entourage familial créatif, du besoin de transmettre des émotions dans le dessin, mais aussi de danse, de nombreuses anecdotes du temps de l’âge d’or des studios Disney… une séquence d’animation oubliée dans le train ou sur le toit d’une voiture en pleine tempête… On s’y croyait !
Quel plaisir également de revoir avec lui le line test de part of your world, (je ne regarderai plus jamais la Petite Sirène sans penser à cet instant…) et de découvrir ses projets à venir ! Car oui, il en a plein !
Si je me suis régalée ces dernières années avec Nephtali, Duet (une histoire en réalité augmentée avec plusieurs arcs) ou encore Dear Basket Ball, la séquence 2D de Over the moon, je ne suis pas rassasiée et j’attends avec impatience de voir d’autres oeuvres où son trait est pur et non cleané. Car c’est ce que j’aime chez lui. Sentir qu’il appuie plus fort sur son crayon quand l’émotion est intense.
7 Conseils que je retiens de ce jour-là:
La rencontre était géniale, mais si j’écris ces lignes, c’est pour partager ces quelques conseils qui m’ont fait un bien fou ce jour-là… Et je retire, au milieu de tant d’anecdotes amusantes, beaucoup de choses qui m’ont reboostée à bloc…
1. " C'est ok de mettre 20 ans avant de réaliser
un projet qui vous tient à coeur."
J’ai découvert avec plaisir que, comme Raiponce, imaginé bien avant le film que vous connaissez, Glen avait encore en réserve beaucoup de jolis projets, dont certains qui sont dans un coin de sa tête depuis longtemps. Cela m’a beaucoup détendue… après tout, on ne peut pas tout traiter en même temps 😀 Je prends mon temps pour Libertatem, et jour après jour je me dis que ce projet prendra le temps qu’il faudra 🙂
2. "Vous avez du talent. "
Si vous en êtes là aujourd’hui, que vous prenez plaisir dans ce que vous faites en tant qu’amateur ou professionnel, que vous avez pu réaliser votre rêve ou que vous êtes sur le chemin (travailler pour Disney était le mien) c’est que vous le méritez. (Mon syndrôme de l’imposteur s’est fait mettre un gros KO et j’ai failli pleurer de me sentir si validée :’) )
3. " Comme l'oiseau chante."
Quand je lui ai expliqué que j’avais BESOIN de créer, comme d’autres ont besoin de faire du sport pour se sentir bien, j’ai vu dans son regard qu’il me comprenait totalement. C’est « bête », mais quand je parle de celà à mon mari, il l’entend mais ne le comprend pas tout à fait. Il ne pourra jamais vraiment ressentir ça. Mais j’ai vu dans le regard de Glen et dans son silence qu’il voyait EXACTEMENT de quoi je parlais. Alors il a fini par dire, très calmement: « Comme l’oiseau chante ». C’est ce que nous sommes. On ne peut pas expliquer ce besoin, et pourtant il est là, naturel et si important pour nous…
4. " Osez montrer"
J’ai toujours eu beaucoup de mal à montrer Libertatem aux gens que j’aime et pour qui l’avis compte. De peur de n’être pas validée, je ne sais pas… C’est un jardin secret et j’ai moins de mal à le montrer à des inconnus. Alors quand Glen a demandé à voir mon travail, j’ai voulu surmonter cette peur, et j’ai bûché pour réunir plein de choses et mettre à jour ce site, pour lui montrer la semaine suivante cet immense terrain de jeu qu’est mon projet personnel.
Eh bien son mail de retour m’a fait un bien extraordinaire. C’est incroyable comme une rencontre peut lever tant de doutes et vous remettre votre barre d’energie au max ! Osez montrer à ceux dont l’avis compte pour vous. Car en toute logique, (en tous cas je vous le souhaite!) ce sont des gens bienveillants ! Et vous avez besoin de ça 😀
5. " Dessinez comme un enfant."
Quand on est enfant, on rêve de dessiner comme un adulte, et finalement ça prend des années à dessiner « comme un enfant ». C’est à dire, à exprimer ce que l’on a vraiment tout au fond de nous. (Je le vois bien, je me prends bien plus la tête que mes enfants, qui sont toujours heureux de dessiner, sans se mettre la pression, et qui racontent ce qu’ils ont au plus profond d’eux en toute simplicité!)
6. Toujours un crayon dans la poche
Je n’en ai pas encore parlé, mais si tout cela a été possible c’est grace à la talentueuse et créative Anna, une amie d’Aurélia. Elle, son truc, c’est la danse! Mais Anna voudrait se remettre au dessin. Avant de partir, (après nous avoir pris dans ses bras et claqué une bise dont je me souviendrai toujours :p) sur le pas de la porte, Glen a sorti un long stylo rouge de sa poche et a dit à Anna: » Bientôt tu seras comme ça, toujours un crayon dans la poche ». On le SAIT, c’est pas nouveau. C’est comme ça qu’un dessinateur devrait se promener. Toujours avec un outil de dessin à portée de main.
Perso, et c’est la TURBO HONTE, je n’ai jamais trop eu de carnet sur moi H24, à part à l’époque de l’école. C’est quelque chose qui est revenu assez tard, vers 2021, depuis que je redessine sur papier, mais je n’ai pas encore ce réflexe de dégainer un carnet dans le train ou une salle d’attente. Je me force depuis cette rencontre en Septembre à prendre cette habitude ! C’est EVIDENT hein, mais ce n’est pas le tout de le savoir, il faut le faire!
4 Commentaires
This is so touching, and the advice he gave is very encouraging and helpful. Thank you so much for sharing, Mary!
Thanks a lot for your support Anna <3
waaa quelle rencontre!
tu m’étonne que tu étais impressionné!
c’est rigolo , je connais les dessin anime derrières lesquels ce monsieur ce cache , lui et son talent , son travail…mais mème si mon nom ne m’est pas inconnu, je me rend compte que je serais incapable de dire quels artistes ont travaillé sur mes dessins animes favoris!
je me sent sens nouille! ^^
les émotions dans le dessins… tout un art …
absolument indispensable pour arriver a raconter une histoire.
quel virtuosité chez ce monsieur!!!
Oh tu sais, je suis loin de savoir qui a animé quoi, c’est venu assez tard finalement, quand j’ai commencé à me diriger vers une carrière d’artiste ! J’ai eu beaucoup de chance que la fameuse Anna, qui n’est pas dans le milieu priofessionnellement parlant, soit plus au courant que moi à l’époque, de qui était Glen Keane haha ! C’est le hasard mais surtout ses connaissances de l’animation (sans jamais en avoir fait !) qui lui a fait connecter tous les éléments qui ont permis cette rencontre ! Incroyable !